La brigade

LA BRIGADE

La guerre terminée, le Régiment, qui a dû prendre en charge le service incendie de nombreuses communes de la banlieue, double encore son secteur d’intervention. En matière de secours aux victimes, les choses évoluent à nouveau à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après cinq ans de conflit, les sapeurs pompiers ont développé de nouvelles techniques de réanimation, en particulier pour les personnes ensevelies par les bombardements. En 1964, la région parisienne est réorganisée. Le département de la Seine et Oise est scindé en six départements : les Hauts de Seine, la Seine Saint Denis, le Val de Marne, le Val d’Oise, l’Essonne et les Yvelines.

Le 1er mars 1967, le Régiment devient la brigade de sapeurs pompiers. Elle assure la défense contre l’incendie de Paris et des trois départements de la petite couronne à partir du 1er janvier 1968. Les corps communaux sont dissous, mais quelques sapeurs pompiers civils se voient offrir la possibilité de continuer à servir dans les centres de secours de banlieue, au titre de sapeurs pompiers volontaires. Le colonel Casso qui commande le Régiment est promu général. Une nouvelle structure se met en place pour assurer la défense contre l’incendie intra et extra muros. Au total, vingt quatre compagnies gèrent près de quatre vingt centres de secours regroupés en trois groupements d’incendie (1972).

En 1973, l’îlot Masséna qui abrite l’état-major du deuxième groupement d’incendie, les services administratifs et la 2e compagnie devient la plus grande caserne de pompiers d’Europe. En matière de secours aux victimes, des progrès considérables sont obtenus à partir de 1965.

La médicalisation de l’avant, chère aux médecins militaires, redevient une réalité avec la création de la première ambulance de réanimation moderne, réalisée sous l’impulsion d’un petit groupe de praticiens, dont des médecins des sapeurs pompiers de Paris. Sa mise en service est effective à partir du 7 novembre 1967, grâce à l’initiative du médecin général Robert, médecin chef de la toute nouvelle brigade de sapeurs-​pompiers. Trois ans plus tard, soit cinquante ans après l’expérience du docteur Cot, et après avoir constaté la pertinence de ce dispositif et l’efficacité des moyens médicalisés agissant en amont de l’hôpital, le ministère de la Santé crée les SAMU. De nombreux progrès sont accomplis dans les années suivantes, tant sur le plan du matériel, des formations que des procédures. Le plan Rouge, qui n’est que la traduction « sécurité civile » de la manœuvre santé des militaires en cas d’afflux massif des blessés, est mis en œuvre par la Brigade en 1978.

Les années 80 arrivent avec un nouveau lot de changements : sécurité et technologie sont à l’ordre du jour. Aboutissement logique de l’évolution du secours aux victimes, police secours est dissous en 1985 et les sapeurs pompiers de Paris deviennent les premiers acteurs de soins d’urgence sur la plaque parisienne.

En parallèle, un casque révolutionnaire est à l’étude avec la société française Gallet et les tissus de haute technologie font leur apparition et remplacent le cuir dans les tenues d’intervention, qui n’avaient pratiquement pas évolué depuis le début du siècle. Une nouvelle génération d’engins polyvalents apparaît pour faire face à la brutale croissance du nombre d’opérations enregistrées de 1980 à 1995.

En quinze ans, le nombre d’interventions quadruple, passant à plus de 400 000, sans que l’effectif de la Brigade ait changé. De nombreux centres de secours de banlieue sont construits pour remplacer un parc vétuste et mal adapté, hérité de l’après-guerre.

En 1984 la BSPP codéveloppe avec la société CGF Gallet le casque F1. Il sera officiellement adoptée à partir d’août 1985 et deviendra un standard international encore utilisé dans plus de 80 pays du monde. À partir de mars 2015 il sera progressivement remplacé par le casque F1-​XF, encore utilisé aujourd’hui.

Aujourd’hui, dans Paris et sa petite couronne, 8 700 officiers, sous officiers, gradés et sapeurs assurent le fonctionnement de cette grande unité militaire placée pour emploi sous l’autorité du préfet de Police, pour une mission de sécurité civile.

Ayant traversé de nombreuses crises internes (révolutions ou insurrections), les sapeurs-​pompiers de Paris ont aussi apporté la preuve que leur organisation militaire, qui présume d’un mode de fonctionnement autonome, est aussi celui qui garantit le mieux la continuité du service public en période de troubles ou d’exception.

À ce titre, la Brigade possède encore en propre des services administratifs ou techniques pour l’étude, la réparation et la gestion de son parc de matériels et d’équipements, ainsi qu’un service de santé dimensionné pour les interventions à caractère médical, l’enseignement du secourisme et le service de consultation médicale.

Le XXIe siècle s’annonce porteur de nombreux changements. La suppression de la conscription à la fin des années 1990 accélère le processus de professionnalisation, et l’incorporation de sapeurs-​pompiers féminins.

8 femmes incorporent la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
Incorporation des féminines à la BSPP en 2002.

À partir de 2000, et après une action énergique du commandement et de sa tutelle, la Brigade s’engage dans un processus, dit de « plans de modernisation », qui lui permet dans un premier temps de rattraper certains retards, en particulier en matière de sollicitation et de temps de travail, puis à partir de 2007, de rentrer dans le XXIe siècle en opérant une nouvelle métamorphose qui porte de cinq à six le nombre des groupements opérationnels.

Créé à l’été 2011, le groupement des appuis et de secours (GAS) englobe les unités élémentaires destinées à fournir un appui opérationnel dans un certain nombre de domaines spécialisés, ou au profit d’organismes particuliers. Deux compagnies nouvelles apparaissent : la compagnie nucléaire radiologique biologique chimique, et la compagnie d’appuis spécialisés « couvrant » tous les secteurs de la BSPP pour les missions afférentes au NRBC, à la plongée, au sauvetage aquatique, aux reconnaissances « techniques » (équipes cynotechniques…) et aux pollutions.

Les unités élémentaires spécialisées (UES) prodigueront également le même type d’appui opérationnel, mais au profit d’un organisme ou d’un site particulier (Kourou, Biscarrosse…).

Le groupement de soutiens et de secours est composé de cinq compagnies de soutien et d’une compagnie de commandement et de transmissions. Il a pour mission de gérer et de soutenir le personnel des différents bureaux et services de l’état major, d’assurer le soutien des sites (Champerret, Voluceau, Saint Ouen) et de garantir le fonctionnement du centre opérationnel.

Le nouveau centre opérationnel devient un véritable organe de commandement, capable de faire face instantanément, et seul, à une crise grave laissant ainsi le temps aux organismes régionaux ou nationaux de réaliser leur montée en puissance. D’une architecture moderne et sécurisée, il se situe au cœur de l’état major. Avec son infrastructure adaptée et évolutive, il dispose d’un ensemble de nouvelles technologies qui formera le socle du futur système d’information et de commandement opérationnel de la Brigade. Organe décisionnel de niveau opératif, il sera le lien indispensable entre les différents acteurs de la sécurité civile sur Paris et de la petite couronne. Chargé de la réception des appels d’urgence et disposant d’une organisation de fonctionnement prompte à gérer des situations de crise, ce système permettra au général commandant la BSPP le pilotage de situations complexes et paroxysmiques.

open space des opérateurs 18/112
Le centre opérationnel de la BSPP (CO)
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